Paroles d'enfants syriens la misère entre deux jardins
de Bernie Bonvoisin
Présentation du documentaire par LCP diffusé hier suivi d'un débat
Bernie Bonvoisin et son coréalisateur Pedro Brito Da Fonseca ont choisi de donner la parole à Chaïma, Qussai, Marwan et Imane, avec pudeur. Ces enfants qui ont fui la guerre vivent aujourd'hui dans des situations d'extrêmes vulnérabilité et certains ont été exposés à de graves violations des droits de l'homme. Leur maturité, leur force, leur ténacité ont " sonné " le chanteur de Trust.
A travers ce film, les réalisateurs livrent des témoignages rares sur la guerre en Syrie et l'exil, le tout porté par le ton engagé de Bernie Bonvoisin.
A Marwan, 13 ans, réfugié dans un camp, qui ramasse des pommes de terre pour un salaire de deux euros par jour, Bernie Bonvoisin explique : " J'ai vu des chiens attachés à un piquet qui étaient mieux traités. En même temps pour un mec qui vit dans une mare, qui bosse 4 mois d'affilés et qui se contente de deux jours de récup', t'as une patate de forain Marwan ! "
" J'y ai vu la lumière au milieu de cette misère entre deux jardins, chez ces enfants qui sans aucun doute, peuvent être le futur de la Syrie. L'antidote à la haine reste le discernement " expliquait Bernie Bonvoisin.
Pour revoir l'émission suivi d'un débat, voici le lien: http://lcp.fr/collection/droit-de-suite/285210
Mon avis
Derrière le regard de chaque enfant, la terreur, la perte douloureuse de leurs proches parents et l'effondrement psychologique pour certains, tout comme l'incompréhension de certaines mesures prises par l'ONU, puisqu'ils sont exposés à de graves violations des droits de l'homme et l'espoir enfin de revenir un jour sur leur terre bien-aimée.
Les réalisateurs ont choisi de donner la parole à Chaïma, Qussai, Marwan et Imane, avec pudeur.
Un document incontournable et poignant à montrer à tous les enseignants et dans tous les établissements scolaires mais aussi dans tous les médias, pour affronter la réalité (des vies humaines et non des statistiques) et comprendre la situation des enfants syriens au Liban, qui se retrouvent pour certains à travailler pour 4 euros par jour à la place de leurs parents qui n'ont pas le droit de travailler (décision de l'ONU). Ce salaire leur permet de ne pas être exclus du camp de réfugiés.
Je vous invite fortement à le regarder.
Beaucoup de respect aux associations humanitaires sur place dont Beyong qui aident au quotidien les enfants à se reconstruire. Malheureusement plus de la moitié des enfants réfugiés syriens n'ont pas accès à l'éducation (comme le stipule Sébastien Lyon, le directeur de L'UNICEF France dans le débat qui suit le documentaire sur LCP. Emission "Droits de suite" ). Le manque de fond, les difficultés d'accès des ONG en Syrie en sont entre autres responsables.
On sort de ce document en se demandant:
- Comment les adultes peuvent aider ces enfants en demande ?
- Quelles sont les responsabilités politiques ...?
- Que faire pour que ces droits de l'Homme et de l'enfant soient respectés ?
Je termine avec une phrase prononcé par l'un des enfants interviewé qui est hébergé par une association locale: " Ce n'est pas avec un fusil qu'on se bat mais avec le savoir."