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Le Conte de la Princesse Kaguya (2013).

Isao Takahata

 

Résumé

 Adapté d'un conte populaire japonais "Le coupeur de bambou", un des textes fondateurs de la littérature japonaise, Kaguya, "la princesse lumineuse", est découverte dans la tige d'un bambou par des paysans. Elle devient très vite une magnifique jeune femme que les plus grands princes convoitent : ceux-ci vont devoir relever d'impossibles défis dans l'espoir d'obtenir sa main.

Mon avis:

A une époque où la condition de la femme se limitait au mariage. Voici un conte qui remet en question cette destinée imposée. La « Princesse de la Lune », retournera avec les siens après avoir découvert les conditions de vie des humains et recouvrira la liberté auprès des siens, laissant derrière elle, une poignée de prétendants dont l'Empereur, auquel elle osera dire non.

Ce conte est semble-t-il un conte que l'on pourrait classer parmi les contes féministes.

La condition de la femme est abordée. Bien que libre, l'attachement qu'elle a pour ses parents terriens adoptifs reste douloureux. La séparation est difficile mais sans concession : il était prévu qu'elle les quitte pour vivre une vie digne d'une princesse auprès d'un seigneur ou même d'un Empereur, pour une vie matrimoniale sans nuage, au milieu des richesses qui l'attendent !

L'adolescence devient un moment difficile pour elle. Après une enfance joyeuse, emplie de liberté auprès de ses parents au milieu des champs de bambous, elle quitte cette nature sauvage pour un monde aseptisé fait de codes et de renoncements afin de la préparer pour sa condition future de femme dévouée.

Finies toutes ces libertés ! Elle est muselée tant au niveau vestimentaire que dans sa liberté d'expression et d'être. Contenue, elle se vêtit d'une seconde peau qui ne lui laisse plus aucun libre arbitre. Elle n'est pas, elle doit paraître !

Frustrée, désespérée, elle perd alors toute joie de vivre et ne peut accepter d'être prisonnière de cette destinée

Sa seule issue : s'évader de sa condition et retrouver sa nature sauvage.

Elle aurait pu choisir de s'unir à son compagnon d'enfance si celui-ci n'était pas déjà marié.

Malgré cet attachement pour les terriens, elle n'adhère pas à cette façon de vivre et choisit la liberté d'être à celle de paraître sur Terre. Elle oubliera tout, ce voyage et les liens étroits et chaleureux qu'elle a noué avec ses proches parents et ses amis d'enfance .

Elle n'a pas d'autre choix que celui de retrouver les siens sur son astre lumineux, elle, la Princesse de la Lune et renaître à nouveau.

 

Une merveilleuse bande-son accompagne la douceur du crayonné de Isao Takahata aux couleurs pastels. On est ému, on rit, on pleure, on s'identifie à l'héroïne, et on reste témoin d'une condition qui nous insupporte. La fin reste douloureuse puisque sa liberté a un coût, celui de quitter et d'oublier à jamais ceux qu'elle a aimé.

 

Isao Takahata qui avait déjà réalisé « Le tombeau des lucioles » nous avait habitué à son génie, à son réalisme et à la perte d'un proche.

Souvenons-nous...

 

Setsuko fait danser les lucioles autour d'elle

La petite sœur au cheveux courts

Gambade, ses pommettes rougies

Par l'air frais qui la revivifie

 

De petits bouts de tissus recouvrent

Son cœur meurtri par la guerre

De larges plaies se cachent sous ses haillons

Tandis que son âme-joyau s'illumine

 

Fatiguée, affamée,

Elle s'endort blottie contre son frère

Elle ferme les yeux à jamais

Et repose maintenant au milieu des lucioles

Qui dansent pour elle.

 

Le personnage de Setsuko ressemble beaucoup à la petite Pousse de bambou.

Voici son chant :

Tourne sans fin moulin à eau tourne,
Demain comme aujourd'hui et hier,
tourne et que le soleil éclaire la terre,
Tourne et que le soleil éclaire la terre.
Oiseaux, insecte et bête sauvage,
feuillage, herbe, fleurs,
que viennent le printemps, l'été, l'automne avant l'hiver,
que viennent le printemps, l'été, l'automne avant l'hiver.
Tourne sans fin moulin à eau, tourne,
passé lointain m'entends-tu ?
Reviens et donne moi mon pauvre cœur perdue,
Reviens et donne moi mon pauvre cœur perdue.
Oiseaux, insecte et bête sauvage,
feuillage, herbe, fleurs,
Nourrissent la clémence des hommes et leurs courages,
Si j'apprends que tu m'attends,
je reviendrais sur le champs.
Tourne sans fin moulin à eau tourne,
Demain comme aujourd'hui et hier,
tourne et que le soleil éclaire la terre.
Oiseaux, insecte et bête sauvage,
feuillage, herbe, fleurs,
portent la vie, donnent des fruits et puis meurent,
naissent, grandissent chaque jours et puis meurent.
Tombe la pluie ,souffle le vent ,que tourne sans fin la roue du temps
moulin a eau tourne et tourne à l'infini
Jours après jours moulin à eau donne la vie.

http://sahoriebozin972.skyrock.com/3256469730-Paroles-de-la-chansons-du-conte-de-la-princesse-Kaguya.html

 

Voici la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=2I0tE_m1x4c

Voici la bande annonce de la Princesse Kaguya:

https://youtu.be/f0p98qIdulo

 

Voici la bande annonce du Tombeau des lucioles

https://www.youtube.com/watch?v=uLJo785YJsM

 

Pour en savoir plus :

Je vous recommande de lire le conte folklorique japonais Kaguya-hime datant du Xe siècle.

http://lunamoon.free.fr/conte_japon.htm

 

On l'appelle aussi Taketori monogatari, le conte du coupeur de bambous.

http://www.japonasiemute.com/archives/2010/11/26/16374983.html

 


 

http://www.visit-shizuoka.com/_images/ichioshi/1_4.jpg

 

Ce conte ressemble beaucoup à un autre: Hagoromo ( Le manteau de plumes) est une des pièces du répertoire  japonais les plus souvent représentées. C'est un exemple du thème traditionnel de la femme-cygne.

 

https://tanukinomonogatari.wordpress.com/2017/01/30/conte-japonais-29-une-robe-de-plumes/

 

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/56/Hagoromo_UMEWAKA_Rokuro_54th.jpg/220px-Hagoromo_UMEWAKA_Rokuro_54th.jpg
 

Kaguyahime

Conte japonais traditionnel

Kaguyahime est un conte célèbre au Japon. 
Il ressemble un peu au gentil conte de Poucette si bien connu chez nous, pour le moins quand au début de l'histoire. En effet, Kaguyahime est par ailleurs assez différent ne finit pas par un happy end.

Cette histoire s'est passée il y a bien longtemps. 

En ce temps là, vivait un homme que tout le monde appelait le vieux coupeur de bambou. Il était renommé dans toute la contrée pour la qualité de son bambou.
Un jour, une tige de bambou qui brillait d'un éclat irréel, attira son regard. Il n'avait jamais rien vu de tel ! Qu'était-ce donc que cela ? Il la coupa et eu la surprise de sa vie en trouvant à l'intérieur, recroquevillée sur lui-même, un adorable poupon. C'était une petite fille.

Le vieux coupeur de bambou et sa femme, furent tout content de se voir redevenir parents dans leur vieillesse. Ils appelèrent la petite Kaguyahime ( la princesse lune ), car son visage délicat, à la couleur laiteuse, leur rappelait celui de la lune.
La petite grandissait et devenait de plus en plus belle.

Elle devint une jeune fille à la beauté si envoûtante, qu'on parlait d'elle d'un bout à l'autre du pays. Evidemment, nombreux étaient ses prétendants.
Vinrent cinq jeunes nobles de la cité, tombés éperdument amoureux de la belle...
A chacun, Kaguyahime répondit, embarrassée, qu'elle épouserait celui des cinq qui pourrait accomplir ce qu'elle demanderait.

Il s'avéra bien vite pour eux tous, que les quêtes, qu'elle leur donnait, étaient pour le moins difficile sinon hors de porté du commun des mortels...
L'une de ces quêtes était de s'emparer du collier de pierres-arc-en-ciel que porte le dragon autour de son cou.

A chacune des tentatives des cinq nobles, s'ajoutait un nouvel échec ...

Un soir alors que la lune baignait de ses rayons la surface terrestre, trois messagers apparurent, pour révéler à Kaguyahime le secret de ses origines.
Elle appartenait au peuple de la lune qui se languissait de son absence et réclamait son retour. Elle était pour ainsi dire une étoile tombée du firmament, et devait se préparer car ils viendraient bientôt la chercher.

Depuis lors, à chaque fois qu'apparaissait la lune, Kaguyahime, qui goûtait la vie sur terre, pleurait son départ prochain.

Entendant que les gens de la lune viendraient bientôt enlever leur chère enfant, le vieil homme et sa femme prièrent l'Empereur d'envoyer ses gardes pour tous les protéger.
On attendit patiemment et fermement la venue des gens de la lune. Chaque nuit, c'était avec un stress croissant qu'ils voyaient s'ouvrir, inexorablement, l’œil lunaire…

Finalement quand la lune fut pleine, les messagers arrivèrent. Les gardes tentèrent bien de s'interposer, mais la lune était si brillante que personne ne put garder les yeux ouverts.

Kaguyahime, qui aimait la vie sur Terre et chérissait ses parents, ne voulait pas les quitter.
Mais les messagers étaient la, et il n'était pas question qu'ils s'en retournent sans la princesse lune

C'est ainsi, les larmes aux yeux, que Kaguyahime les suivit, s'en allant la où l'attendait son destin ...

© KOTOBA Editions, 2000. All Rights Reserved.

http://lunamoon.free.fr/conte_japon.htm

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Taketori_Monogatari_1.jpg?uselang=fr

 

Bande annonce

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19545291&cfilm=173271.html

 

Tag(s) : #Animation-Ciné, #Japon, #Contes

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