Bibliographie sur l'esprit critique pour les professeurs et les élèves
Il y a presque un an jour pour jour, le professeur d'Histoire-Géographie Samuel Paty était décapité près de son collèges par un terroriste islamiste après avoir montré des caricatures de Mahomet issus du journal satirique Charlie hebdo.
Comment alors aborder en classe la liberté d'expression, la laïcité, développer l'esprit crique?
Découvrez des ressources pédagogiques pour les professeurs et les élèves, ainsi que les émissions:
- C ce soir spéciale Professeur: la mission impossible
- LCP Spécial laïcité
- La fabrique du mensonge
Rappel pour les ressources pédagogiques pour les élèves:
Retrouver tous les documents pédagogiques pour les élèves de cycle 3 :
C'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison ! - 12 923 citations pour aiguiser l'esprit critique Jean-Pierre Boyer, Pierre Crépô
Une banque vous prête un parapluie quand il fait beau et vous le reprend quand il pleut (George Bernard Shaw) ; Les livres : sève vivante des esprits immortels (Virginia Woolf) ; Toute révolution devrait commencer par une réforme du dictionnaire (Victor Hugo). Loin des lieux communs et du prêt-à-penser idéologique, cette anthologie rassemble 12 923 citations, aphorismes et proverbes à teneur philosophique, sociopolitique, humoristique et poétique, selon une cartographie sémantique originale.
Donnant la parole à quelque 3 500 auteur.e.s qui se sont exprimé.e.s depuis quatre millénaires et sur les six continents, cet ouvrage vous fera vivre un voyage à travers le temps et les cultures qui ont façonné l'histoire de l'humanité, depuis l'invention de l'écriture jusqu'à l'ère des téléphones "intelligents". Argent, baiser, bêtise, colère, capitalisme, fin du monde, folie, gouvernement, guerre, préjugé, révolution et xénophobie sont quelques-unes des 708 entrées de cette anthologie hors du commun.
De Bouddha à Beauvoir, en passant par Platon, Thoreau, Marx, Arendt, Senghor, Mandela, Bersianik, Giroud, Kristeva, Weil, Leclerc, Vian ou Miron, ces citations ont été expressément choisies pour stimuler l'imagination, la créativité, la réflexion et l'esprit critique. Car comme le disait Coluche avec mordant, c'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison !
Les hommes-lézards dirigent-ils le monde en secret ? Le concombre espagnol est-il un serial killer ? Votre supermarché vous connaît-il mieux que vos parents ?
Face à la complexité du monde, le Manuel d'autodéfense intellectuelle, drôle, original, accessible et intelligent, propose en neuf chapitres une véritable initiation à l'esprit critique. Du discours complotiste à celui des publicitaires en passant par ceux des politiciens, des scénaristes de séries télé, des pseudo-scientifiques ou des extrémistes de tout poil, ce livre nous invite à décrypter toutes les formes de rhétorique susceptibles de nous influencer à notre insu. Depuis sa sortie, il s'est imposé comme une référence auprès des jeunes lecteurs, mais aussi des parents ou des enseignants désireux de combattre efficacement langue de bois, intox, amalgames, fausses rumeurs et autres psychoses.
" Excellent. Un tour de force. Sophie Mazet nous entraîne, avec grâce et légèreté, à penser les sujets les plus complexes. " Olivier Postel-Vinay (directeur du magazine Books), Libération.
" Un humour décapant ! " Nathalie Perrier, Le Parisien.
Êtes-vous "globiste" ou "platiste" ?
Qui se cache derrière la "biodynamie" ?
Avez-vous "checké vos privilèges" ?
Connaissez-vous l'"astroturfing" ?
"Démocrature ", " féminazi ", " intersectionnalité ", " racisé ", " spécisme ", "décolonial "... Mais que signifient au juste ces nouveaux mots qui fleurissent dans les médias et sur les réseaux sociaux ?
Fidèle à la démarche de son Manuel d'autodéfense intellectuelle, Sophie Mazet nous livre une définition éclairée de ces termes qui ont envahi le débat public. Qu'il s'agisse de néologismes, de mots-valises ou d'anglicismes, il est urgent de décortiquer leur sens pour mieux en saisir les enjeux.
Dans une société où les opinions sont érigées au même rang que les faits, ce lexique aussi intelligent que pertinent nous donne des clés pour comprendre notre époque, maîtriser les débats actuels et ceux de demain.
Une émission à voir en replay
Marylin Maeso revisite La Peste de Camus pour saisir, à la racine, les rouages de la déshumanisation.
« Inhumain » ne se prononce pas à la légère. Dans l’imaginaire collectif, ce mot convoque les images sidérantes que charrient la guerre, la torture, le terrorisme et toutes les horreurs qui sèment ruines et charniers dans le sillage de l’Histoire. On le réserve ainsi à des phénomènes suffisamment anormaux pour revêtir à nos yeux l’apparence d’un scandale absolu. Et d’une anomalie provisoire.
Est-il pour autant l’exception ? À la fin de La Peste, Camus nous mettait en garde contre le fléau éponyme qui « ne meurt ni ne disparaît jamais ».
En proposant une autre lecture de ce roman et une galerie de portraits des petits pestiférés de notre époque – l’« identitaire », le « corporatiste », le « confusionniste » –, Marylin Maeso nous invite à repenser l’inhumanité non comme une calamité tombée du ciel à la manière d’une malédiction, mais comme une partie de nous-mêmes. Pour elle, l’inhumain est ce poison que nous distillons quotidiennement sans le moindre soupçon, jusque dans nos discours et nos modes de pensée. Et la vraie maladie, notre incapacité à le percevoir en-deçà de ses manifestations spectaculaires.
Génie de la France de
« Non, la méditation sur la France, son génie ou son esprit, n’est ni anachronique ni caduque. C’est même strictement l’inverse : non seulement l’immersion dans le village global ne frappe pas d’obsolescence notre interrogation sur ce génie propre mais elle la rend plus cruciale que jamais, si toutefois nous voulons éviter de nous perdre totalement dans la mondialisation, de subir celle-ci comme une dilution pure et simple de nous-mêmes et comme une aliénation par tout ce qui nous entraîne au-delà de notre identité historique…
Mais à quoi tient-il, ce génie de la France ? Pour une part essentielle à la laïcité. Une laïcité qui est peut-être la condition politique de la vie spirituelle la plus haute. Car en séparant l’État des religions, elle « fait le vide », ce vide qui est au cœur de toute destruction mystique et métaphysique des idoles… Comment expliquer cependant que nous n’ayons pas compris plus tôt cette valeur inséparablement spirituelle et politique de la laïcité ? Nous Français n’avons en réalité même pas commencé de sonder l’abîme de notre vide laïque. Et, au-delà de nous-mêmes, n’est-ce pas la modernité politique tout entière qui a souffert d’un terrible aveuglement vis-à-vis du potentiel spirituel de la laïcité et de la démocratie ? »
Penser la laïcité spirituellement : c’est à cette réflexion profonde, ouverte et érudite que nous convie ici Abdennour Bidar, grande figure du dialogue interspirituel, auteur notamment de Plaidoyer pour la fraternité.
LCP La semaine spéciale de la laïcité
LCP rend hommage à Samuel Paty, professeur assassiné lors d'une attaque terroriste à la sortie de son collège de Conflans-Sainte-Honorine le 16 octobre 2020, à travers une semaine spéciale consacrée à la laïcité.
Programmation :
Deux DébatDoc suivis d'un débat présenté par Jean-Pierre Gratien :
- "Laïcité : la gauche dans tous ses états"
- "Profs en territoires perdus de la république"
Documentaires
- "Laïcité, 30 ans de fracture à gauche" de Thomas Legrand et Pauline Pallier
- "Profs en territoires perdus de la République ?" de Georges Nenayoun
- "C'est dur d'être aimé par des cons" de Daniel Leconte
Le magazine "Etat de Santé" présenté par Elizabeth Martichoux :
- "Comment concilier laïcité et soin ?"
Un programme de 13 minutes :
- "Les clés de la laïcité" de Thomas Legrand et Olivier Marquezy
La fabrique du mensonge :Territoires en réseaux
Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine, est assassiné par Abdoullakh Anzorov, un jeune islamiste radicalisé, pour avoir consacré un cours à la liberté d'expression. Au départ du drame, le mensonge d'une collégienne qui s'est propagé à une vitesse folle sur les réseaux sociaux. Le 15 mars 2019, à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, Brenton Tarrant assassine 51 personnes dans deux mosquées. Le terroriste a diffusé les massacres en direct sur Facebook. Dans les deux cas, les terroristes se sont radicalisés sur les réseaux sociaux aux yeux de tous et sans aucune modération de la part des plateformes.
Pour son 87e numéro, la Revue de Sèvres – éditée par le CIEP (Centre international d’études pédagogiques) s’est intéressée aux différentes valeurs transmises par l’école, et ce dans toutes les régions du monde. Les différentes études présentes dans le numéro ont en effet été menées par des auteurs issus de pays et de cultures variés.
L’école doit-elle être au service de la société ou de l’individualité ? Doit-elle encourager la réussite personnelle ou collective ? la priorité écologique ou le « règne humain » ? Pour les auteurs de la revue, ces questions ont été éludées par les spécialistes depuis quelques années, au profit d’une « approche pragmatique de l’école, qui s’attache avant tout à mesurer l’efficacité des dispositifs. » Un choix « déjà idéologique » selon eux.
Pourtant, le sujet mériterait d’être discuté. En témoignent les « tentatives de restauration d’un ordre ancien » ou au contraire « d’hybridation des valeurs » observées dans certaines sociétés.
Définir des valeurs communes…
« Dans de nombreux pays s’exprime la demande de défendre, voire d’enseigner, des valeurs. »
Dossier de presse Revue internationale d’éducation de Sèvres
Pour les auteurs, « un socle de valeurs communes » permettrait de freiner « les excès de l’individualisme et l’emprise du seul esprit de compétition » causés notamment par la mondialisation, tout en respectant l’individualité des élèves.
En outre, un décalage existerait parfois entre les valeurs supposément défendues par un système éducatif et les valeurs effectivement enseignées (comme en Californie où « le comportement réel des écoles et des districts est soumis à de nombreuses influences autres que celle de l’État » malgré des valeurs bien définies, dont l’épanouissement personnel ou la productivité économique.)
…ou faire coexister des valeurs différentes ?
Une autre posture consisterait à défendre la liberté individuelle pour laisser place, au sein d’un même système scolaire, à des valeurs différentes, issues notamment de l’histoire du pays (avec l’exemple du Vietnam, pays de tradition confucéenne, qui s’est vu traversé au fil de son histoire par des idées tournées vers la modernité puis vers le socialisme, et aujourd’hui ancré dans la mondialisation.)
En France, la tendance à la privatisation du système scolaire (avec l’autonomie des établissements, par exemple) permettrait une certaine souplesse, en donnant aux établissements la possibilité de choisir quelles idées mettre en avant – entreprenariat, égalité des chances, compétition internationale, liberté d’expression… Mais cette tendance pourrait amener à valoriser certaines idées comme la compétition entre élèves ou établissements, et causer des inégalités (comme en Chine avec le développement du soutien scolaire par des entreprises privées).
En définitif, les auteurs de la revue prônent l’instauration d’un dialogue – à l’échelle nationale et internationale – pour décider de valeurs universelles et de la place accordée à l’individualité.
Source: vousnousils
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